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C'est pas mon idée !

mardi 12 septembre 2017

C'était impossible, alors N26 l'a fait !

N26
À ses débuts (certes un peu chaotiques), certains détracteurs de N26 expliquaient que sa méthode d'identification des clients par visiophonie, lors de l'entrée en relation, n'était pas conforme aux exigences de KYC (en France, à tout le moins). Elle est pourtant toujours en vigueur aujourd'hui et l'ACPR semble n'y trouver rien à redire.

Depuis, une autre annonce illustre à nouveau comment l'impossible devient possible, pour peu qu'on se donne la peine de vouloir sortir des stéréotypes. Le fournisseur technologique Mambu vient ainsi de révéler que la jeune pousse d'origine allemande avait adopté son moteur bancaire l'année dernière, après l'obtention de sa licence. Or sa particularité est d'opérer dans le « cloud » (sur les infrastructures d'Amazon), ce qui reste absolument inconcevable dans la plupart des institutions historiques.

Naturellement, l'informatique dans le nuage n'est pas une fin en soi pour une banque. Les motivations et les résultats de N26 ont justement de quoi faire pâlir d'envie ses concurrentes d'un autre âge : rapidité incomparable de mise en œuvre, réduction des coûts de fonctionnement (et investissement minime), capacité à monter en charge (c'est-à-dire, en clair, supporter une croissance exponentielle du nombre de clients, de quelques milliers à 500 000 en quelques mois) sans heurts, évolutivité et extensibilité…

L'approche retenue est parfaitement en ligne avec un principe essentiel pour la construction des services financiers de demain : les efforts les plus intenses portent prioritairement sur ce qui fait la différence par rapport à la concurrence et le reste doit être abordé avec une vision industrielle. Dans le cas de N26, la valeur ajoutée réside dans l'expérience client (son application mobile) et ses seules exigences vis-à-vis du cœur bancaire sont de l'ordre de la robustesse, de la flexibilité et de coûts maîtrisés.

N26 : carte et app mobile

Quel contraste avec les établissements qui ne parviennent pas à se défaire de leurs habitudes ancestrales ! Que d'énergie et d'argent gaspillés dans le développement de systèmes ou dans l'acquisition de progiciels ensuite « personnalisés » à outrance pour les adapter à des processus eux-mêmes datés ! Et quel drame, enfin, quand il devient apparent, beaucoup plus tard, que le plus important, à savoir la capacité à intégrer facilement et rapidement des produits additionnels a été oubliée en route…

Je sais bien que d'aucuns me rétorqueront que « chez eux, ce n'est pas pareil » ! Effectivement, la différence entre leur banque et N26 est criante : qui est capable d'accueillir un demi million de clients en un an sans sur-investissements ? Qui déploie des produits innovants à un rythme soutenu ? Qui s'étend sans coup férir dans toute l'Europe ? La dimension encore modeste de la startup ne change rien à l'affaire, ce qui compte est l'offre et l'expérience réellement délivrées aux consommateurs.

Entre les deux mondes, l'écart de culture creuse un fossé d'incompréhension, entraînant un dangereux aveuglement sur la nature même de la FinTech. Par exemple, quand les « anciens » déclarent, péremptoires, que les « modernes » n'ont aucune chance de survie (autonome) avec leurs modèles gratuits ou à petit prix, ils ne prennent pas pleinement conscience du gouffre qui sépare leurs coûts d'infrastructure respectifs (qui peut aisément atteindre, à mon avis, un facteur 50 ou plus, dans le domaine informatique).

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