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C'est pas mon idée !

lundi 16 novembre 2015

Les opportunités de l'inclusion financière

Accenture
Pour une immense majorité de banques, offrir des services financiers aux populations sous-bancarisées est une activité non rentable, rangée dans la catégorie « philanthropie » ou « responsabilité sociale » de leurs rapports annuels. Une étude produite par Accenture et CARE International expose une autre réalité en devenir…

Selon les estimations de ses auteurs, l'inclusion financière pourrait en effet représenter un immense marché de 380 milliards de dollars de revenus additionnels, à l'échelle de la planète. Un peu plus de 70% (270 milliards) de ce « pactole » proviendrait des micro-entreprises et autres PME, et de leurs besoins de financement, le reste émanant de particuliers n'ayant pas (ou peu) accès à des services bancaires élémentaires. Et, grande nouveauté, ces activités peuvent désormais se révéler profitables.

Naturellement, ce sont principalement les technologies – pas toujours les plus élaborées, d'ailleurs – qui rendent possible ce « miracle », visible à travers un certain nombre d'initiatives autour du monde. Qu'il s'agisse de la banque mobile Kenyane M-Shwari (dérivée du porte-monnaie M-PESA) ou des solutions de crédit d'Alibaba en Chine, pour ne prendre que ces deux exemples, elles démontrent comment des acteurs maîtrisant parfaitement les outils numériques modernes peuvent changer la donne.

Cependant le « digital » et son impact sur l'efficacité des modèles ne résolvent pas tous les problèmes ! Les expériences réussies prouvent que le succès dans l'inclusion financière est une alchimie délicate, qui échappe fréquemment aux grandes institutions. Ainsi, savoir concevoir et mettre en œuvre une offre simplifiée – un impératif absolu pour en favoriser l'accessibilité – n'est pas nécessairement chose aisée pour des entreprises accoutumées à développer des produits et des processus complexes.

Étude Accenture + CARE International

Autre recommandation émise par le rapport d'Accenture, il devient indispensable pour les banques s'attaquant à ces marchés d'établir des collaborations avec des acteurs externes, car la mise à contribution de toutes les capacités existantes permet de mieux rationaliser et optimiser les opérations. C'est notamment le cas lorsque les exigences réglementaires de connaissance du client (« KYC ») sont assurées grâce aux données collectées par un opérateur de télécommunication (cas de M-Shwari).

Les perspectives commerciales de l'inclusion financière ont une caractéristique unique, en ceci qu'elles s'accompagnent également de bénéfices sociaux directs. L'impact positif de l'accès à des produits bancaires de base sur le développement des populations défavorisées n'est plus à démontrer. Voilà qui devrait donner une impulsion supplémentaire à de tels projets. Or, selon une enquête d'Accenture auprès de 30 établissements, moins d'un sur 4 a mis en place une stratégie cohérente en la matière.

Alors, comme d'habitude, le risque est grand que d'autres intervenants se saisissent de l'opportunité, entreprises de secteurs différents (e-commerce, telcos…) ou startups spécialisées (cf. le cas de Lenddo). Par ailleurs, si la première cible envisagée est celle des pays émergents, les personnes (et entreprises) fragiles des pays développés – y compris celles qui acceptent des offres pas toujours adaptées à leur situation et leurs besoins particuliers – mériteraient également des efforts du même ordre…

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