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C'est pas mon idée !

vendredi 14 décembre 2012

Jumiya, la banque se préoccupe de votre santé

Jumiya
Dans la série émergente des "banques de niche" (à laquelle participent déjà, entre autres, Tribed et Holvi), un acteur supplémentaire vient de faire son apparition aux États-Unis : Jumiya. Naturellement, les approches gagnantes se cherchent encore, aussi cette nouvelle venue se distingue par plusieurs particularités, dont son choix de cible de clientèle et son modèle de distribution.

Tout d'abord, à qui s'adresse Jumiya ? A priori, elle n'est pas très sélective, puisque la startup vise tous les consommateurs souhaitant bénéficier de taux d'intérêt plus favorables (pour leurs cartes de crédit et/ou leurs comptes d'épargne). Mais, bien entendu, il y a une réserve : les conditions offertes aux clients ne deviennent avantageuses qu'au fur et à mesure des efforts qu'ils réalisent pour rester en bonne santé. L'exemple présenté sur la page d'accueil de la société montre ainsi comment une personne qui marche 16 kilomètres par jour verrait le taux de rémunération de son épargne passer de 1 à 2%.

D'un point de vue opérationnel, Jumiya établit des partenariats avec de jeunes pousses du mouvement "quantified self" (la "quantification de soi", dont l'objectif est d'atteindre de nouvelles frontières par le biais de mesures systématiques des données relatives à la personne). Celles-ci fourniront les informations objectives (distance parcourue à pied, nombre d'heures de sommeil, rythme du pouls...) qui serviront de base à l'évaluation de la forme physique des clients et, en dernier ressort et par l'application d'algorithmes propriétaires, à l'attribution d'avantages financiers.

Jumiya

La deuxième originalité de Jumiya est de ne pas se lancer directement sur le marché, même avec l'appui d'un établissement existant, comme c'est le cas pour les autres exemples déjà cités. Elle cherche au contraire à commercialiser sa technologie auprès des institutions financières et plus particulièrement les Credit Unions américaines. Dans cette logique, son modèle économique est basé sur des commissions d'apport à l'ouverture de comptes et un partage des revenus sur les taux d'intérêt négociés.

Cependant, le plus étonnant est l'argumentaire développé par Jumiya pour séduire des établissements partenaires. En effet, son principe fondateur est qu'il existe une forte corrélation entre l'état de forme physique d'un consommateur et sa "fiabilité" financière. Celle-ci est appuyée par des études apparemment sérieuses (exposées dans le pitch de la startup aux investisseurs). Sur cette base, la proposition est d'ajuster les conditions accordées au client non plus en fonction de son score de crédit mais selon son score de forme. Et, cerise sur le gâteau, une meilleure santé assure aussi une plus grande longévité potentielle, donc des revenus durables !

Le projet pourrait prêter à sourire ou susciter le scepticisme mais, étant issu de la Singularity University, qui jouit d'une certaine réputation, il mérite l'attention. Finalement, Jumiya représente peut-être l'avant-garde d'une tendance appelée à se développer, qui verrait la création de nouveaux services hyper personnalisés, ciblés en fonction de corrélations mathématiques identifiées dans la masse de données qui caractérisent désormais chaque individu...

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