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C'est pas mon idée !

dimanche 31 octobre 2010

Après les AppStores, les données ont maintenant leur "DataMarket"

Windows Azure DataMarket
Parmi plusieurs évolutions autour de sa plate-forme de "cloud", Microsoft a annoncé, lors de sa conférence PDC 2010 (destinée aux développeurs), Windows Azure DataMarket, une place de marché pour des collections de données, dont le modèle reprend les éléments qui ont fait le succès des AppStores pour les applications mobiles.

L'idée du DataMarket n'est pas totalement nouvelle puisqu'elle était déjà esquissée par des initiatives telles que les "Public Data Sets" d'Amazon ou le "Public Data Explorer" de Google. Cependant, là ou ses illustres prédécesseurs s'arrêtaient aux données publiques exposées "artisanalement", Microsoft apporte une approche plus large, ouverte aux données publiques et commerciales, et plus "industrielle".

Comme toute place de marché, l'objectif de DataMarket est de devenir le point central des échanges entre des fournisseurs de données et des clients à la recherche de ces données. Les premiers ont à leur disposition une plate-forme de vente qui leur permet de commercialiser leurs collections simplement et de manière sécurisée. Les seconds ont accès à une offre large, dont la qualité a été vérifiée (la publication est soumise à l'approbation de Microsoft) et utilisable facilement.

C'est ce dernier point qui sera certainement le plus important pour les utilisateurs : les données sont toutes exposées au format standard OData (Open Data Protocol). De plus, Microsoft offre des extensions pour Excel et pour ses outils de développement (Visual Studio) pour en simplifier encore l'exploitation.

Pour son lancement, DataMarket propose une sélection encore réduite de collections de données, comprenant par exemple les informations publiques du gouvernement américain (data.gov) et de la banque mondiale, des données sur le marché immobilier (Zillow.com), des statistiques géographiques (ESRI)... Démarrage en douceur, donc, et l'avenir nous dira si ce modèle de place de marché va réellement décoller.

Il n'en reste pas moins que le concept devrait séduire plus d'un client. Dans un monde où l'analyse des données devient cruciale et où les facteurs extérieurs influent de plus en plus sur l'activité de l'entreprise, la capacité à combiner les données internes et externes pour mieux percevoir les tendances, les risques et les opportunités est un impératif. Les options disponibles aujourd'hui, par exemple l'acquisition "au coup par coup" de bases de données, ont des limites évidentes (dont la difficulté à les exploiter, les coûts et les pertes de temps engendrés...), qu'une place de marché unifiée pourrait aisément éliminer.

Et, pour se projeter un peu plus loin, pourquoi ne pas imaginer que les banques et les compagnies d'assurance, qui disposent d'un gisement d'information particulièrement riche dont elles pourraient tirer profit, ne deviennent à leur tour des fournisseurs de données ?

samedi 30 octobre 2010

Yodlee déploie la carte d'identité numérique de miiCard

miiCard
A l'occasion du Sibos 2010, miiCard a annoncé le déploiement de sa carte d'identité numérique en partenariat avec Yodlee, fournisseur de solutions de PFM pour les institutions financières. Grâce à miiCard, les banques pourront totalement dématérialiser leurs relations avec leurs clients et finaliser la vente de produits en ligne en toute sécurité.

Malgré l'essor du web, certains services restent aujourd'hui inaccessibles en ligne : pour l'ouverture d'un compte bancaire ou la souscription de certains produits, le client doit fournir des documents (preuve d'identité, de domicile...), qu'il faut généralement présenter "physiquement" en agence. Lorsque ce n'est pas la réglementation qui impose ces démarches, ce sont les risques de fraude qui freinent les ardeurs des banques. Et même si les procédures sont facilitées, par exemple en initiant une souscription en ligne et en donnant un délai pour transmettre les pièces justificatives, l'effet est désastreux pour le ventes, puisqu'il est estimé que 70 à 90% des internautes abandonnent une transaction en ligne lorsqu'il leur est demandé de fournir ces documents.

miiCard veut répondre à ces contraintes en établissant une identité numérique, à valeur légale (au moins aux Etats-Unis), qui remplace les documents physiques et permet donc de finaliser toutes les opérations en ligne. Pour ce faire, l'internaute va "créer" son identité sur le site web de la société, qu'il pourra ensuite utiliser sur tous les sites ayant adopté la solution, dont ceux des banques qui ont mis en place la plate-forme de Yodlee.

Lors de son inscription, l'utilisateur fournit des informations élémentaires, qu'il va pouvoir compléter progressivement par la suite (en transmettant les documents habituels, je suppose, mais une fois pour toutes) pour augmenter son "niveau d'assurance". Chaque achat sur les sites partenaires est accessible à un "niveau d'assurance" minimal déterminé par le vendeur, qui correspond donc à un taux de confiance requis pour réaliser l'opération. L'utilisation de l'identité numérique ainsi créée est sécurisée : elle est matérialisée par une carte physique et le service exploite un système d'authentification à deux facteurs (dont l'un est la carte) pour éviter les fraudes.

Le partenariat annoncé est assez surprenant puisque l'offre de carte d'identité en ligne est assez éloignée du PFM, le coeur de métier de Yodlee. Mais il constitue une excellente opportunité pour miiCard, qui va ainsi pouvoir toucher une large cible de banques clientes de Yodlee à travers le monde.

Mint ouvre ses données

Mint Data
Avec l'ouverture officielle de Mint Data, le leader américain du PFM (Personal Finance Management ou gestion de finances personnelles) offre une vue en temps réel sur les dépenses de ses 4 millions de membres.

A partir des transactions que les utilisateurs enregistrent et catégorisent sur le site de PFM, Mint Data agrège les données (anonymisées) ainsi recueillies et les présente par type de dépenses, par ville et par commerçant. Chacun peut ainsi comparer ses propres habitudes d'achat au reste de la population. Pour le directeur général de la division Personal Finance d'Intuit, qui a acquis la startup l'an dernier, Mint Data pourrait même permettre d'évaluer les grandes tendances économiques au niveau local.

Après la disparition de Wesabe, la composante "sociale" du PFM a été éclipsée, les solutions actuelles étant essentiellement focalisée sur la gestion de budget et le suivi des dépenses. La possibilité de comparer ses habitudes de dépenses avec d'autres groupes d'utilisateurs était pourtant une fonction très appréciée de Wesabe, dont Mint Data est encore loin d'atteindre la sophistication (il était par exemple possible d'affiner les groupes de référence par niveau de revenus). Il est probable que de nouveaux développements viendront progressivement enrichir les données publiées.

Au-delà de l'intérêt de ce type de service pour les consommateurs, les données présentées par Mint Data pourraient susciter d'autres idées, notamment dans les banques. En effet, le site expose très concrètement la mine d'information que représentent les transactions de leurs clients, qui gisent actuellement dans leurs systèmes d'information et qui ne demandent qu'à être exploitées. Une telle utilisation exigera de la prudence, pour éviter toute perception d'intrusion dans la vie privée, mais l'équation de valeur, pour le client comme pour la banque, ne devrait pas être si difficile à résoudre...

mercredi 27 octobre 2010

Les salariés plebiscitent le télétravail

Enquête Cisco
Une enquête, commanditée par Cisco et réalisée par interviews auprès de 1300 salariés et autant de responsables IT dans 13 pays (dont la France, qui se situe dans la moyenne des statistiques), révèle que la demande pour le travail à distance s'amplifie mais que les DSI de beaucoup d'entreprises ne sont pas prêtes à répondre à ces attentes.

En moyenne, 60% des employés interrogés considèrent qu'il n'est pas nécessaire d'être présent dans les locaux de l'entreprise pour être productif. Plus concrètement, la possibilité de télétravailler devient un critère de sélection de l'employeur et de fidélité à un poste pour les collaborateurs, au point où 2/3 des répondants se disent prêts à accepter un salaire moindre (de 10%) pour bénéficier de plus de flexibilité. Pour accompagner cette demande, plus de 60% des personnes interrogées souhaitent pouvoir connecter leurs appareils personnels au réseau d'entreprise.

Et ceux qui pratiquent le télétravail indiquent faire régulièrement des heures supplémentaires grâce à ce dispositif (1 heure par jour pour plus de 40% et 4 heures ou plus pour 20 à 25% d'entre eux). Mais il s'agit plus d'une tendance à répartir ses heures de travail à volonté dans la journée que d'une acceptation d'être à la disposition de son employeur 24 heures sur 24.

Face à ses attentes, les responsables IT semblent un peu désarmés. Environ la moitié avouent ne pas être en mesure de supporter des utilisateurs mobiles et distants, les principales raisons invoquées étant les problématiques de sécurité (pour près de 60%) et les contraintes budgétaires (pour un tiers).

Si les salariés commencent réellement à choisir leur emploi en fonction de la flexibilité qui leur est offerte, ce qui sera de plus en plus vrai avec les jeunes générations arrivant sur le marché du travail, les vieux réflexes des DSI vont devoir être sérieusement remis en question (sans parler des freins "culturels" qui persistent dans notre pays).

Du nouveau pour les applications mobiles du Crédit Agricole

Communiqué de Presse Crédit Agricole
Après des débuts difficiles, l'application pour iPhone du Crédit Agricole, "Mon Budget", a trouvé son rythme de croisière. La banque indique ainsi qu'elle a été téléchargée plus de 200 000 fois et qu'elle est utilisée quotidiennement par 30 000 clients en moyenne. Ce score honorable est confirmé par sa position en tête classement de sa catégorie sur l'AppStore d'Apple et rend justice à une solution riche, complétant les simples fonctions de banque en ligne d'une véritable gestion de budget, utilisable aussi hors connexion.

Répondant aux demandes de ses clients (exprimées sur Facebook, notamment), le Crédit Agricole fait évoluer son application. Outre quelques améliorations "cosmétiques" (par exemple sur la gestion des catégories de dépenses, qui est effectivement un sujet récurrent des commentaires des utilisateurs), une version mieux adaptée à l'iPad est maintenant annoncée.

Mais la principale surprise que nous réserve la banque est l'annonce d'une application pour le futur Windows Phone 7, le nouveau système d'exploitation mobile de Microsoft. Alors que ses concurrentes s'intéressent plutôt aux smartphones sous Android (le système de Googgle) et que les analystes restent réservés sur les chances de succès de Microsoft sur un marché encombré, le Crédit Agricole choisit donc l'originalité. Il faut probablement voir là une conséquence du partenariat de longue date entre les deux entreprises, mais la banque prend le risque de frustrer les utilisateurs de plus en plus nombreux d'Android, sans parler des propriétaires de BlackBerrys, qui sont ignorés par toutes les banques françaises...

mardi 26 octobre 2010

StockTwits pour suivre des valeurs (financières) sur Twitter

StockTwits
StockTwits est un service de microblogging dédié à l'investissement, permettant à ses utilisateurs de suivre les conversations des investisseurs et autres traders et de publier leurs propres idées et informations. Techniquement, il s'appuie sur la plate-forme de Twitter mais "filtre" les conversations pour ne conserver que les tweets traitant de valeurs financières.

A l'origine, StockTwits ne permettait que de suivre des personnes, comme Twitter, pour suivre leurs recommandations et leurs conseils. Mais ce modèle se heurte à un problème de confiance car, malgré les évaluations des participants, les investisseurs en ligne sont peu enclins à suivre les avis d'inconnus. Or, une récente évolution du site permet désormais de suivre les valeurs elles-mêmes, ce qui transforme radicalement la valeur du service en donnant la possibilité d'évaluer en permanence les tendances autour d'un titre et, potentiellement, en permettant de détecter au plus tôt des événements importants sur les marchés (fonctionnant alors un peu comme un système d'alerte en temps réel).

Au-delà de son application pour le suivi de valeurs, le modèle adopté par StockTwits esquisse un nouveau mode d'utilisation du microblogging permettant de suivre non plus des personnes mais des sujets ou des thèmes. Et celui-ci aurait certainement beaucoup de sens dans une plate-forme d'entreprise, par exemple pour compléter une fonction de gestion de la connaissance.

Une avalanche de nouveautés chez PayPal

Communiqué de presse PayPal
PayPal profite de sa conférence "Innovate 2010" pour annoncer un ensemble de nouveaux services et offres, couvrant un large spectre, du micro-paiement au paiement mobile en passant par une plate-forme d'extension du site paypal.com.

Pour commencer, deux nouveaux modèles de paiement font leur apparition dans la gamme des solutions proposées aux commerçants.

PayPal for Digital Goods est destiné, comme son nom l'indique, aux paiements de services et produits numériques (jeux, musique, journaux...). Le modèle économique est particulièrement adapté aux micro-paiements (jusqu'à 12 USD), avec une tarification de 5 cents + 5% du montant de la transaction. De plus, le service permet de régler un achat en 2 clics, pour faciliter les "petites" opérations.

En annonçant que FaceBook adopte cette solution pour le paiement des développeurs diffusant leurs applications sur le réseau social et pour les achats réalisés sur la plate-forme, PayPal se positionne immédiatement comme un leader du micro-paiement.

A l'opposé PayPal Business Payments a vocation à faciliter la gestion des dépenses professionnelles, grâce à une facturation unique de 50 cents par transaction. Plusieurs fournisseurs de services aux entreprises ont déjà choisi cette solution, parmi lesquels Zoho.com (logiciels bureautiques en mode SaaS) ou encore Bill.com (gestion et paiement de factures en ligne).

Pour répondre à une forte demande des développeurs, PayPal Embedded Payments fait évoluer le mode d'intégration du paiement dans les sites marchands. Alors que, jusqu'à maintenant, le processus de règlement imposait un passage sur le site de PayPal, il est maintenant possible de gérer toutes les étapes nécessaires (y compris la création de compte) directement sur le site du commerçant, sans rupture de navigation.

Suivant une tendance émergente dans d'autres domaines mais encore jamais vue dans le domaine financier, PayPal Apps offre aux développeurs une plate-forme qui leur permet d'intégrer leurs applications web dans le site de PayPal. Les services additionnels semblent surtout destinés aux vendeurs, par exemple pour les aider à gérer les ventes ou la facturation.

Enfin, le mobile reste une priorité pour le géant des paiements en ligne. Outre une version "express" de sa solution mobile pour les m-commerçants (permettant un paiement en 2 clics) et une application mobile pour les consommateurs enrichie de fonctions locales (dont la recherche de commerçants à proximité de l'utilisateur et la gestion de promotions), PayPal annonce un partenariat avec VeriFone qui conduit ce dernier à intégrer le mode de paiement du premier dans son offre de terminal de paiement sur mobile (avec lecteur de carte "attaché").

Avec cette stratégie de développement tous azimuts (mais parfaitement cohérente), PayPal entend bien ne laisser échapper aucun secteur du paiement en ligne ou mobile. Il va devenir de plus en plus difficile pour d'autres acteurs (y compris les banques) de reprendre l'initiative...

dimanche 24 octobre 2010

Les loueurs de longue durée adoptent l'auto-partage

auto-partage
C'est Arval (groupe BNP Paribas) qui a ouvert le bal début septembre, suivi à la fin du mois par ALD (groupe Société Générale) : l'auto-partage est soudain devenu une offre incontournable pour les sociétés de location de véhicules de longue durée à destination des entreprises.

L'annonce d'Arval ne semble avoir été suivie d'aucune action concrète pour l'instant (malgré un renouvellement de la communication à l'occasion du Mondial Automobile) et ne divulgue pas de détails. A l'opposé, ALD donne quelques informations sur son offre, tout en indiquant qu'elle n'est actuellement qu'en phase pilote, en particulier au sein du groupe Société Générale. Nous nous attarderons donc un peu sur cette dernière.

Avec l'auto-partage, l'entreprise met à la disposition de ses collaborateurs un parc de véhicules accessibles à la demande. En prévision d'un déplacement, il suffit de réserver une voiture pour une durée déterminée sur le site web dédié, de se rendre au parking et d'ouvrir les portières avec son badge personnel. Pour ALD, il s'agit donc d'un mariage entre la location de longue durée (pour l'entreprise) et la location de courte durée (pour l'utilisateur final).

En réduisant "naturellement" le nombre de voitures de fonction et les recours aux taxis, le service promet aux entreprises de réaliser des économies sensibles. De plus, bien que je reste assez sceptique sur ses effets positifs directs pour l'environnement, il peut néanmoins aussi participer à l'évolution des comportements vis-à-vis des transports et promouvoir des usages responsables de l'automobile à long terme.

Pour développer ce service, ALD s'est associée avec un spécialiste de l'auto-partage en entreprise, CarBox, qui va ainsi pouvoir développer son marché, encore naissant.

Wealthfront : l'achat groupé appliqué aux fonds d'investissement

Wealthfront
A l'occasion de son changement de nom, kaChing, devenu Wealthfront, transforme son modèle : d'un fonds de placement géré par des « amateurs » (soigneusement sélectionnés), la startup propose dorénavant d'agréger les investissements du grand public pour les placer auprès des gestionnaires (professionnels) d'« élite ».

Partant du constat que les fonds réservés aux grandes fortunes (ceux dont le ticket d'entrée est en millions de dollars) atteignent régulièrement des performances supérieures à celles des marchés et des fonds « de monsieur tout le monde », le site en propose l'accès aux particuliers disposant de « seulement » 10 000 USD à placer. La mise en commun des fonds recueillis permet à la startup d'atteindre les montants minimum nécessaires pour accéder aux fonds visés.

La cible de Wealthfront est celle des 33 millions d'américains « mass affluent » (dont les revenus sont supérieurs à 100 000 USD annuels), qu'elle veut séduire avec des rendements supérieurs à ceux qu'ils obtiennent avec leurs interlocuteurs habituels, notamment leurs banques. Pour les gestionnaires recrutés, le modèle de la startup leur apporte une nouvelle clientèle, sans avoir à changer leur propre mode de fonctionnement.

Bien que je sois réservé sur une offre qui promet de battre les marchés (d'autant plus que le PDG de Wealthfront semble avoir une réputation mitigée), je suis séduit par l'idée qui transpose le modèle des achats groupés dans le domaine financier, dans une approche typique d'innovation par « pollinisation croisée ». Comme dans le commerce de détail, toutes les parties y trouvent leur compte, les perdants étant les institutions financières qui négligent les attentes d'une partie de leur clientèle.

L'AppStore du gouvernement américain s'étoffe

Apps.gov
Un peu plus d'un an après son lancement, Apps.gov, l'AppStore de services en cloud mis en place par l'agence administrative du gouvernement américain ("US General Services Administration"), s'apprête à accueillir des offres d'infrastucture dans le nuage (IaaS ou "Infrastructure as a Service").

Depuis septembre 2009, le portail Apps.gov met à la disposition des agences fédérales un ensemble de services logiciels (SaaS ou "Software as a Service"), avec un double objectif de réduction des coûts informatiques et de promotion de l'innovation technologique (par son effet d'exposition). Les offres disponibles actuellement vont des solutions d'entreprises (ERP, CRM, business intelligence...) aux medias sociaux, en passant par les applications de productivité.

La nouvelle rubrique d'infrastructure ajoutera à cet ensemble des services de stockage, de capacités de calcul et d'hébergement web. Comme pour toute l'offre du portail, les solutions proposées sont soumises à la validation de la GSA, qui vérifie qu'elles respectent ses critères d'éligibilité (incluant notamment le respect de la réglementation applicable aux agences gouvernementales). Pour les utilisateurs, Apps.gov se présente comme un site de e-commerce sur lequel ils réglent leurs achats avec les cartes de paiement émises par le gouvernement. Dans le respect de la logique de cloud, la souscription aux services IaaS sera ajustable à la demande en fonction des besoins, directement depuis le portail.

Malgré un succès modeste (de l'aveu même de Vivek Kundra, DSI fédéral, le portail est actuellement plus utilisé pour identifier les solutions disponibles que pour réaliser les achats), l'initiative du gouvernement américain pourrait constituer un exemple à suivre pour les grandes entreprises.

En effet, au-delà des économies que peuvent permettre les services en cloud (ne serait-ce que par leur capacité à s'adapter aux besoins en quasi-temps réel), le principe du portail Apps.gov suggère une nouvelle dimension pour les politiques d'achats informatiques, favorisant la rationalisation et la réactivité. Dans cette logique, les clés de l'approche de la GSA sont multiples : définition et vérification des critères d'éligibilité spécifiques, qualification de l'applicabilité des solutions (chacune est positionnée dans l'échelle de sécurité fédérale), souscription aux services facilitée, accélérée et unifiée... Elles représentent autant de facteurs qui permettraient de démultiplier la pertinence et la valeur des stratégies de standardisation technologique des grands groupes.

samedi 23 octobre 2010

PayPal veut séduire les banques

PayPal
Avec plus de 200 millions d'utilisateurs à travers le monde, PayPal, devenu acteur incontournable du paiement en ligne, veut maintenant convaincre les banques d'adopter sa solution pour les paiements P2P (de personne à personne).

En présentant son offre de paiement mobile "instantané" à l'occasion du "BAI Retail Delivery" (un événement consacré à la banque de détail), Dan Schatt, directeur de l'innovation financière de PayPal, a insisté sur les avantages de ce mode de paiement pour les banques : il permet notamment de réduire les coûts de transaction (en se substituant aux chèques) tout en donnant des moyens d'atteindre de nouveaux clients.

Le message a déjà séduit plusieurs établissements, petits et grands, dont un exemple concret est celui de la Mercantile Bank of Michigan. Celle-ci a intégré, au printemps dernier, les fonctions de paiement P2P de PayPal dans son application de banque mobile "MercMobile".

MercMobile Personal Payments

Avec cette option, le client de la banque peut émettre un paiement à destination de toute personne en indiquant simplement son adresse de messagerie ou son numéro de mobile (y compris à l'international) et en sélectionnant le compte à partir duquel le virement doit être effectué. Le transfert est gratuit (comme tous les paiements P2P sur PayPal) et seul le bénéficiaire doit posséder (ou créer) un compte PayPal pour recevoir les fonds.

Cette intégration s'appuie sur les APIs ("Application Programming Interfaces", interfaces programmatiques) récemment mises à disposition des développeurs par PayPal et elle peut s'adapter à différentes utilisations, dans des applications ou des sites web mobiles.

Selon Dan Schatt, les banques qui ont déployé cette fonction ont déjà pu constater une évolution des comportements de leurs clients vis-à-vis des paiements, donnant crédit à sa vision du remplacement des chèques. Un autre bénéfice attendu par les premiers "adopteurs" est d'attirer les bénéficiaires des paiements, ce qui est facilité par la capacité que donne le service d'intégrer des messages personnalisés de la banque dans les notifications de paiement.

Malgré quelques expérimentations (comme celle du Crédit Mutuel, Pay2You) dont on ne parle plus beaucoup, le paiement P2P semble continuer à échapper aux banques françaises. Reconnaître l'avance de PayPal dans le domaine et adopter ses services pourrait donc constituer une bonne solution pour relancer les initiatives. L'ajout de cette fonction dans les applications mobiles bancaires, s'inscrivant dans une stratégie d'intégration de toutes les fonctions de gestion d'argent, pourrait en développer l'utilisation et serait une excellente opportunité de différenciation.

jeudi 21 octobre 2010

Firstrade développe le trading mobile et social

Firstrade
Firstrade, plate-forme américaine de trading en ligne, présente une nouvelle version de son service mettant l'accent sur un ensemble d'améliorations dont les plus marquantes sont la disponibilité d'une application iPhone et l'intégration avec Facebook et Twitter.

L'application iPhone proposera, assez classiquement, le suivi des marchés financiers, la consultation des comptes et le passage d'ordres, avec une interface intuitive et simple à utiliser.

L'intégration avec Facebook et Twitter est plus intéressante. A l'opposé des initiatives d'autres acteurs du trading, Firstrade estime que ses clients ont constitué leurs réseaux sur les plates-formes existantes, qu'ils utilisent justement pour partager et échanger des informations et des conseils, et qu'il est futile de vouloir créer un réseau spécifique pour leurs activités sur les marchés. Le nouveau service permet donc à ses utilisateurs de publier, s'ils le souhaitent, les opérations qu'ils réalisent sur leur profil Facebook ou Twitter.

Un peu comme avec les réseaux sociaux de dépenses (comme Swipely ou Venmo), il reste à voir si les particuliers seront enclins à diffuser plus ou moins publiquement leurs transactions boursières...

BNP Paribas pense (un peu) aux professionnels mobiles

Communiqué BNP Paribas
Toutes les banques françaises ou presque ont maintenant leur application iPhone et des sites de banque en ligne adaptés aux mobiles (pour ceux qui n'ont pas succombé aux sirènes d'Apple). Mais ces efforts ont jusqu'à maintenant ciblé uniquement la clientèle des particuliers, oubliant les entreprises et professionnels qui sont pourtant demandeurs de services mobiles, comme le montrent par exemple les commentaires des clients de Société Générale sur l'AppStore d'Apple.

L'annonce faite par BNP Paribas d'une version mobile de son site de banque en ligne pour les entreprises et professionnels constitue donc une bonne nouvelle même si l'enthousiasme doit être modéré. En effet, le nouveau service permet seulement de consulter les comptes et gérer les oppositions : point de virements ou autres opérations. Heureusement, l'accès est gratuit pour les clients ayant souscrit à l'offre BNP Net.

Il est tout de même étonnant de voir ce segment de clientèle totalement négligé par les banques. Les professionnels (plus que les entreprises) ont certainement envie de pouvoir gérer leurs comptes bancaires en situation de mobilité, qui représente pour beaucoup d'entre eux une bonne partie de leur vie quotidienne. De plus, ils sont aussi clients des mêmes établissements à titre personnel et peuvent ainsi voir et utiliser les applications riches disponibles sur leur mobile, dont ils apprécient déjà les possibilités...

mercredi 20 octobre 2010

Gartner : top 10 des technologies stratégiques pour 2011

Communiqué Gartner
Comme chaque année à l'occasion de son Symposium, Gartner a présenté son top 10 des technologies stratégiques pour les entreprises pour l'année 2011.

Pour mémoire, les technologies qui entrent dans ce classement sont celles dont les analystes du cabinet estiment qu'elles vont avoir un impact significatif sur les DSI, soit par leur potentiel disruptif, soit par l'investissement qu'elles vont imposer, soit encore par le risque à les ignorer.

Voici donc la sélection de cette année, accompagnée de quelques commentaires, notamment sur l'évolution par rapport à l'édition précédente.

Cloud Computing

Encore une fois en tête du classement, le cloud est cependant abordé cette année sous un nouvel angle. Après la sensibilisation aux usages, les analystes traitent maintenant de l'évolution des offres entre les deux extrêmes des "nuages" publics ouverts et des "nuages" internes.

Gartner pense que les prochaines années vont voir l'émergence d'approches mixtes, où les grands fournisseurs vont proposer des packages, embarquant leurs technologies (logiciels et matériels) et leurs meilleures pratiques (d'administration), qui pourront être installés et gérés dans les data centers des entreprises. Les solutions de gestion des ressources en cloud vont également se développer et prendre de l'importance.

Face à ce marché émergent, les DSI devront mettre en place des équipes dédiées aux choix de sourcing, qui devront maîtriser les options disponibles et être capables de sélectionner en permanence les mieux adaptées à chaque besoin.

Mobile et tablette media

Autre thème récurrent, les mobiles et les tablettes deviennent de véritables substituts aux micro-ordinateurs et les consommateurs commencent à les privilégier pour leurs interactions avec les entreprises.

Celles-ci sont donc contraintes de s'adapter et le terrain de la concurrence se déplace rapidement du web aux applications mobiles qui sont encore perçues comme plus riches que l'internet mobile.

Communication et collaboration sociale

Ce thème couvre un ensemble riche comprenant les réseaux sociaux (Facebook), les outils collaboratifs tels que blogs, wikis..., la publication sociale (YouTube), l'expression d'opinions et les commentaires (Amazon). Cette galaxie imprègne progressivement l'environnement professionnel et Gartner prédit qu'en 2016 les technologies sociales auront investi la plupart des logiciels d'entreprise.

Une seule recommandation, ambitieuse : rassembler sous une tutelle commune toutes les initiatives de CRM social (gestion de la relation client), de communication et de collaboration interne et les incursions sur les réseaux sociaux publics.

Vidéo

Il ne s'agit bien évidemment pas d'une nouvelle technologie mais la conjonction de multiples facteurs (caméras bon marché, réseaux sociaux, communications unifiées...) transforme la vidéo en un vecteur de communication et d'interaction incontournable dans tous les secteurs.

Décisionnel de nouvelle génération

La puissance de calcul et la connectivité disponibles de nos jours offrent de nouvelles opportunités dans l'analyse décisionnelle. Les études de tendances passées à partir des données historiques laissent ainsi la place à des simulations et des modèles prédictifs qui, de plus, peuvent être exécutés en temps réel pour guider chaque action opérationnelle du décideur.

Naturellement, ces nouvelles solutions requièrent une transformation en profondeur des infrastructures existantes de business intelligence mais la valeur potentielle en est incomparable.

Analyse sociale (faute d'une meilleure traduction pour social analytics)

Cette notion englobe un ensemble d'outils de mesure, d'analyse et d'interprétation des interactions et des relations entre personnes, sujets et idées dans les réseaux sociaux internes et publics. Ceux-ci donnent les moyens de mieux comprendre les structures de groupes et leurs modes de fonctionnement, permettant de mesurer l'efficacité et l'impact des "liens" existants.

Informatique contextuelle

Sujet d'intérêt récurrent pour Gartner, l'informatique contextuelle décrit l'intégration d'informations du contexte de l'utilisateur (sa localisation par exemple) dans les applications pour améliorer la qualité des interactions. Elle devrait devenir une composante essentielle des applications marketing mobiles dans les années qui viennent, avant de pénétrer d'autres domaines de l'entreprise.

Mémoire flash

Sujet assez différent des précédents, la présence de la mémoire flash dans ce classement (elle était déjà dans le top 10 de 2009) est justifiée par son positionnement intermédiaire, en termes de coût et de performance, entre la mémoire vive et les disques. Elle offre en effet une nouvelle classe de stockage très utile pour des applications ayant de fortes exigences de rapidité de traitement d'importants volumes d'information (typiquement dans le domaine décisionnel).

Informatique omniprésente

La présence de microprocesseurs dans tous les objets va multiplier le nombre d'appareils personnels introduits par les collaborateurs dans l'entreprise, répondant à des usages multiples et variés.

Infrastructure "tissée" (encore une traduction difficile)

Les analystes de Gartner décrivent la "Fabric-Based Infrastructure" comme une future génération de machines qui seront constituées d'un socle de connectivité sur lequel pourront être connectés différents composants (CPU, mémoire, processeurs spécialisés). L'ensemble est géré par une couche logicielle qui "abstrait" le matériel pour exposer des "ressources" utilisables par les logiciels.

J'avoue être un peu perplexe sur les trois dernières technologies de cette liste. Les autres, dont en particulier (mais pas uniquement) le cloud, les réseaux sociaux et le mobile, font partie de mes sujets favoris et nous aurons donc rapidement l'occastion de les aborder plus en détail dans de prochains articles !

mardi 19 octobre 2010

Le PFM entre dans la cour des grands

Communiqué FiServ
Jusque là domaine de petites sociétés spécialisés (comme Mint ou Strands), le PFM ("Personal Finance Management" ou gestion de finances personnelles) s'introduit aujourd'hui au coeur des offres de banque en ligne, avec l'annonce d'un nouveau service intégré au progiciel spécialisé Corillian de Fiserv.

La solution va ainsi s'enrichir de fonctions de gestion de budget et de suivi de dépenses, dont toutes les études montrent qu'elles sont plébiscitées par les consommateurs. L'éditeur a pris un soin particulier à rendre le service simple à utiliser, de manière à en faciliter l'adoption : après avoir créé les catégories de dépenses qu'il souhaite surveiller, l'utilisateur classe une fois les opérations enregistrées sur son compte, toute opération du même type sera ensuite automatiquement rangée dans la même catégorie. Parmi les autres fonctions proposées figurent également des alertes en cas de dépassement de seuils prédéfinis.

PFM dans Corillian

On peut regretter que FiServ se soit limité à la gestion de budget dans cette première itération (on aimerait voir des fonctions "sociales" qui permettent aux utilisateurs de comparer leurs "performances" respectives ou d'échanger des informations et conseils) mais l'introduction du PFM dans un des produits leaders du marché, adopté par des centaines de banques à travers le monde, va certainement faire monter la pression dans la profession et nous allons peut-être enfin assister à l'émergence des plates-formes de banque en ligne "2.0" qui sont attendues depuis tellement longtemps...

Mitek lance le paiement de facture par mobile

Mitek Mobile Photo Bill Pay
Après le dépôt de chèque par mobile, Mitek Systems, spécialiste du traitement d'images dans le monde bancaire, décline les mêmes recettes pour le paiement de facture. Avec l'application Mobile Photo Bill Pay (pour iPhone et, prochainement, BlackBerry et Android), l'utilisateur photographie sa facture et n'a plus qu'à valider le paiement, ou presque.

L'utilisation de Mobile Photo Bill Pay ne répond pas à un usage mobile mais exploite simplement l'appareil photo du téléphone pour capturer l'image de la facture. Une fois cette étape réalisée, l'image est envoyée sur les serveurs de Mitek qui l'analyse et en extrait les informations nécessaires au paiement. L'utilisateur va alors vérifier les éléments qui lui sont soumis en retour, saisir ses données de paiement (pour la première facture d'un fournisseur, elles sont ensuite enregistrées pour une réutilisation immédiate) et valider le paiement qui sera effectué par sa banque. La solution de Mitek est en effet proposée aux institutions financières, pour une intégration dans leurs services mobiles existants.

Comme pour le dépôt de chèque, le nouveau système est rendu possible par les particularités du marché américain, puisqu'il s'appuie sur les services de paiement de facture en ligne déjà offerts par la plupart des établissements du pays. Dans ce contexte, Mitek saura certainement convaincre ses clients de la valeur ajoutée de son application bien qu'elle ne soit qu'incrémentale, surtout après le succès des applications de dépôt de chèque.

En France, une telle application aurait plus de difficultés à s'imposer en raison des habitudes des grands facturiers (fournisseurs d'énergie, de services telecom...), en particulier leur préférence pour le paiement par prélèvement automatique. De plus, je pense que la tendance actuelle est à la dématérialisation totale des factures qui permet, outre de préserver l'environnement, de réaliser des économies importantes (imaginez le coût des presque 200 millions de factures émises anuellement par EDF, uniquement pour les particuliers). Des solutions de présentation universelle de factures dématérialisées sont d'ailleurs en voie d'émergence et pourraient trouver rapidement un écho auprès des banques françaises (par exemple "postel" de "Postes Canada").

Néanmoins les applications de reconnaissance d'image à partir du mobile ont indiscutablement un avenir et de nouvelles solutions exploitant ces technologies sauront certainement conquérir les français à court terme. A nous de les inventer !

Sur une suggestion de Denis Vacher (Insiden). Merci !

Seeking Alpha propose un AppStore pour investisseurs

Seeking Alpha
La vague des AppStores en tout genre s'était calmée ces derniers temps mais elle ne s'est pas tout à fait éteinte. Seeking Alpha a ainsi lancé le sien, l'Investing App Store, proposant des applications d'aide à l'investissement à intégrer à son portail d'information financière.

Le métier de Seeking Alpha est de publier des analyses et commentaires sur le monde de la finance, rédigés non par des journalistes mais par de vrais investisseurs, soigneusement sélectionnés par l'éditeur du site, qui indique retenir environ un quart des candidatures qu'il reçoit. L'Investing App Store propose maintenant aux utilisateurs de compléter l'information rédactionnelle par des applications web (de gestion de portefeuille, d'analyse graphique...), qu'ils peuvent ajouter d'un clic à leur portail. Cette intégration est rendue possible par la mise à disposition d'APIs (interfaces programmatiques) qui permettent aux développeurs d'interfacer leurs créations avec la plate-forme de Seeking Alpha.

L'Investing App Store ne va certainement pas révolutionner le monde de l'information financière mais il constitue néanmoins une innovation notable en combinant deux approches intéressantes : d'une part, la mise à disposition d'APIs et d'une boutique pour favoriser la création et la diffusion d'applications par des développeurs tiers, complétant son offre de service à peu de frais et, d'autre part, la mise en oeuvre d'une nouvelle dimension dans la personnalisation du portail mis à disposition de ses clients. Cet exemple pourrait inspirer, entre autres, de nouvelles opportunités pour les sites de banque en ligne...

dimanche 17 octobre 2010

Les interfaces du futur du MIT Media Lab

Fluid Interfaces Groupe - MIT Media Lab
Le "Fluid Interfaces Group" du MIT Media Lab, connu pour son projet SixthSense, se fixe pour objectif de renouveler les moyens d'interaction avec l'information numérique, caractérisés par le clavier et la souris, vieux de 40 ans et inadaptés aux usages modernes, notamment mobiles et sociaux.

Ses travaux se concrétisent par de multiples expérimentations, réparties en 4 domaines (expériences augmentées, objets "responsifs", interactions collaboratives et matériaux programmables), parmi lesquelles je vous propose une petite sélection personnelle.

Mouseless
Mouseless est certainement l'approche la moins disruptive de celles explorées par le laboratoire. Elle consiste "simplement" à remplacer la souris "physique" par la main de l'utilisateur, dont les mouvements et les actions sont analysées grâce à un laser et une caméra infrarouge attachée au PC de l'utilisateur.

Au-delà de la reproduction des actions habituelles réalisées avec une souris, Mouseless peut également permettre d'enrichir à l'infini les gestes de commande (par exemple avec les gestes "multi-touch" qui sont maintenant de rigueur sur les smartphones).

Le prototype développé représente un coût d'environ 20 USD, ce qui laisse penser qu'une mise sur le marché pourrait être proche...

LuminAR
LuminAR est un système de réalité augmentée compact, prenant la forme d'une ampoule de lampe de bureau et embarquant un pico-projecteur, une caméra et un micro-ordinateur. Une version "lampe" ajoute un bras articulé motorisé, qui peut ainsi suivre les gestes de l'utilisateur.

Cette lampe un peu particulière, avec laquelle ses promoteurs veulent repenser les "objets d'éclairage", exploite la surface du bureau pour mixer des contenus numériques à des objets réels (par exemple, un magazine enrichi de contenus vidéos), en offrant de multiples possibilités d'interaction à l'utilisateur, complétée par une connectivité avec un PC, un mobile...

MemTable
MemTable est techniquement proche de la table Surface de Microsoft (en plus grand) mais avec une vision spécifique des usages collaboratifs de ce type d'appareil. En effet, elle est conçue pour enregistrer, mémoriser et rejouer les interactions numériques et physiques de ses utilisateurs.

Les questions auxquelles les chercheurs essaient de répondre avec MemTable traitent de l'intégration des interfaces dans les habitudes de travail en collaboration et de l'avenir de l'informatique "sociale".

Defuse
Dernier dans ma liste, Defuse tente de projeter les outils de discussion en ligne actuels, conçus pour quelques dizaines ou centaines d'utilisateurs, dans la dimension des réseaux sociaux actuels avec leurs millions de participants.

La description du projet offre peu de détails mais l'objectif est de refléter dans l'interface le contexte social, structurel et historique de chaque discussion et d'étendre l'expressivité de chaque message pour éclairer les intentions de son émetteur.

Ces projets (ainsi que tous les autres sur lesquels je ne m'attarde pas) semblent prometteurs et, en tous cas, montrent une inventivité sans limite. Reste à imaginer les usages de ces technologies pour l'entreprise de demain...

ING Direct traite la fraude en ligne en temps réel avec Silver Tail

Silver Tail Systems
La banque en ligne ING Direct renforce la protection de ses clients avec les outils de lutte contre la fraude de Silver Tail Systems. Ceux-ci analysent l'ensemble du trafic web en temps réel pour détecter des comportements frauduleux et permettent de réagir en quelques minutes aux activités suspectes détectées.

Les attaques sur les sites web, en particulier ceux des banques, sont désormais l'oeuvre de groupes criminels organisés disposant d'une expertise technologique avancée. Elles deviennent de plus en plus sophistiquées et les protections "classiques" des accès (par mot de passe mais également avec des systèmes d'authentification à deux facteurs) ne sont plus une garantie de sécurité.

Les banques doivent donc impérativement réagir, en multipliant les mécanismes de protection de leurs clients. C'est justement l'objectif d'ING Direct avec l'adoption de la technologie de Silver Tail, qui réalise une analyse comportementale de l'internaute pour évaluer le degré de risque de sa session et l'interrompre si nécessaire, même s'il a été identifié et authentifié. Naturellement, cette analyse doit elle-même être sophistiquée pour distinguer des actions rares mais légitimes des véritables menaces (personne ne souhaite, comme cela m'est arrivé, voir sa carte bancaire bloquée à l'arrivée dans un aéroport, sous prétexte qu'il s'agit d'un pays où vous n'êtes jamais allé et que vous avez fait un achat à Paris quelques heures auparavant...).

Le produit de Silver Tail comporte 3 composantes principales :
  • Un moteur d'analyse des sessions web qui permet de modéliser les comportements normaux et d'identifier automatiquement (en batch) des profils d'attaque jusque là inconnus ;
  • Une interface d'investigation qui permet d'approfondir l'étude des sessions web pour mieux comprendre les menaces émergentes ;
  • Un moteur de règles avec lequel les experts définissent, en s'appuyant sur les résultats du moteur d'analyse et de l'interface d'investigation, les paramètres typiques d'un comportement suspect, qui pourra ainsi être détecté et bloqué en temps réel.

Les représentants d'ING DIrect indiquent avoir constaté un ROI (retour sur investissement) impressionnant après 3 mois d'utilisation, comme pour toutes les banques ayant mis en place des solutions similaires (Silver Tail n'étant pas le seul fournisseur de ce type d'offre). La détection immédiate de fraudes qui passaient inaperçues auparavant justifie en effet largement le coût non négligeable de mise en place.

Ning enrichit son offre de réseau social dans le cloud

Ning Everywhere
Avec l'annonce de Ning Everywhere, le fournisseur de plate-forme de réseau social dans le cloud apporte une nouvelle dimension à son offre, centrée sur des APIs permettant d'enrichir les fonctions disponibles et accompagnée d'applications mobiles et de capacités d'intégration avec d'autres services.

Les solutions de Ning proposent à des organisations de toute taille de créer leur propre réseau social en un clin d'oeil, en personnalisant simplement les services mis à leur disposition sur internet en marque blanche. Traditionnellement pour ce type d'offre en cloud, la limitation principale est celle de l'extensibilité : l'ensemble des clients partage une même plate-forme qui ne contient que les fonctions les plus utiles, sans possibilité de les compléter.

Pour répondre à cette critique, le fournisseur propose déjà une poignée de modules complémentaires optionnels créés par des partenaires. Mais Ning Everywhere va un cran plus loin dans ses capacités de personnalisation en mettant à disposition de ses utilisateurs des APIs ("Application Programming Interface" ou interfaces de programmation), qui permettent à tout développeur de créer des services et applications additionnels intégrés au réseau social.

Trois partenaires de Ning ont déjà mis à profit cette nouvelle option pour proposer la création quasi-automatisée d'applications mobiles personnalisées, plus ou moins sophistiquées, pour les réseaux sociaux hébergés sur la plate-forme. En parallèle, l'intégration avec différents services externes, tels que Seesmic (aggrégateur de réseaux sociaux), est également annoncée, venant compléter les interfaces existantes avec Facebook et Twitter.

Avec sa facilité de mise en oeuvre incomparable et son coût raisonnable, Ning a déjà conquis une large clientèle (à peine érodée par l'arrêt de la version gratuite du service), notamment dans les mondes de la musique, de la politique et de l'événementiel. Ses nouvelles capacités de personnalisation renforcent sa crédibilité par rapport aux solutions concurrentes et en font une option à ne pas négliger par les directions de communication ou du marketing des grandes entreprises qui rechercheraient une "petite" solution de réseau social ouverte sur le grand public.

L'écart technologique entre générations se creuse

Communiqué Forrester
La treizième édition de l'étude "Consumer Technographics" de Forrester Research auprès de 43 000 nord-américains révèle que l'adoption rapide de nouveaux comportements mobiles et sociaux par les "digital natives" élargit le fossé technologique entre les générations les plus jeunes ("Gen Y" de 18 à 30 ans, "Gen X" de 31 à 44 ans) et les plus anciennes ("Younger Boomers", "Older Boomers" et "Seniors", au delà de 45 ans).

Le phénomène mobile est le plus sensible : 23% des "Gen Y" et "Gen X" possèdent un smartphone (contre 17% de l'ensemble de la population), 85% des "Gen Y" utlisent régulièrement les SMS (contre 57% de l'ensemble), 27% accèdent à des réseaux sociaux sur leur mobile (contre 14%) et 37% profitent de l'internet mobile (contre 23%).

D'une manière générale, les digital natives sont à la pointe de l'adoption des technologies (autre exemple, plus de 2/3 d'entre eux maintiennent un profil sur un réseau social). Les "Gen X" ne sont cependant pas très loin,  avec une utilisation plus orientée sur les bénéfices qu'ils peuvent tirer des outils à leur disposition, en particulier pour leurs besoins "familiaux".

L'enquête réalisée ne concerne que les consommateurs des USA et du Canada, mais il ne faut pas douter que les tendances générales sont identiques de ce côté de l'Atlantique. Alors qu'une autre étude, conduite par l'EFMA avec Oracle, concluait récemment que seulement un tiers des banques de la zone EMEA (Europe - Moyen Orient - Afrique) avait une stratégie dédiée aux jeunes générations, il semblerait que l'ampleur du phénomène ne soit pas encore bien mesurée. Il y a pourtant urgence à suivre les jeunes clients sur leurs "terrains" favoris et quelques applications iPhone ne suffiront pas à répondre à leurs attentes...

Monitise dévoile une plate-forme globale de banque mobile

Communiqué Monitise
Monitise, le vétéran de la banque mobile, annonce sa nouvelle plate-forme Monitise Globe dont l'ambition est de devenir une solution universelle, offrant une large palette de services adaptée aux besoins des pays développés et émergents.

La plate-forme de Monitise propose ainsi sous une forme unifiée des services de :
  • Gestion de porte-monnaie virtuel et paiement mobile ;
  • Banque mobile (consultation de solde et d'opérations, virements...) ;
  • Trading mobile (suivi et passage d'ordres sur actions, devises...) ;
  • Gestion de compte (de tous types) sur mobile (activation de carte, notifications...).
La stratégie d'universalité de Monitise est également portée par sa technologie, compatible avec la quasi-totalité des terminaux mobiles actuels, grâce à son approche multi-support (SMS, web mobile, applications pour smartphones...). Aujourd'hui présente sur les marchés britanniques et américains, où elle a des références prestigieuses (dont HSBC, Lloyds TSB, Standard Chartered...), la jeune société veut développer son marché sur de nouveaux territoires, en particulier dans la région Asie-Pacifique, tout en continuant à cibler différents types d'acteurs (banques, opérateurs mobiles, fournisseurs de solutions de paiement mobile...).

Cependant, ce sont bien les banques qui peuvent le mieux profiter de cette nouvelle offre "universelle", qui leur permet de proposer à leurs clients une plate-forme unique pour gérer leur argent sous toutes ses formes. L'intégration du paiement et de la banque mobile, par exemple, constitue une opportunité significative d'améliorer la proposition de valeur de chacun de ces services qui, individuellement, sont de moins en moins des facteurs de différenciation concurrentielle.

samedi 16 octobre 2010

La NASA adopte le crowdsourcing pour ses développements logiciels

NASA Tournament Lab
Après le succès d'une première expérimentation, réalisée en fin d'année dernière, la NASA généralise le recours au "crowdsourcing" pour le développement de logiciels avec le lancement imminent de sa plate-forme NASA Tournament Lab (NTL).

Le test lancé en novembre 2009 avec l'université de Harvard et la London Business School consistait en une compétition d'une durée de 10 jours sur un thème précis (création d'un algorithme optimisant le kit médical des futures explorations spatiales), assortie de 24 000 USD de récompenses. Les résultats, révélés cet été, sont effectivement éloquents avec 2 800 soumissions de la part de plus de 1 000 participants (en seulement 10 jours !), dont la qualité a impressionné les organisateurs (selon l'un d'eux), les meilleures étant effectivement intégrées dans le programme de l'agence.

Il n'est donc pas étonnant que la NASA généralise cette approche pour ses futurs développements. La plate-forme NTL retiendra les mêmes ingrédients et sera réalisée avec les mêmes partenaires, dont la solution technique de TopCoder et sa communauté de plus de 250 000 développeurs (issus de 200 pays) prêts à répondre à tous les challenges d'algorithmie et de programmation qui leurs sont soumis. L'objectif de l'agence est de "sous-traiter" des problèmes complexes de traitement de données via des concours et de profiter ainsi d'une large source de créativité nouvelle à moindre coût. Dans une vision plus large, il s'agit également d'un permier pas vers une extension à d'autres organismes fédéraux.

La NASA n'est pas une institution financière et ses problématiques sont certainement très spécifiques. Mais cela d'empêche pas de profiter de son expérience et de réfléchir à d'autres domaines d'activité (la modélisation d'instruments financiers, par exemple ?) où elle pourrait s'appliquer utilement. La banque UBS a déjà franchi le pas en exploitant la plate-forme TopCoder pour des projets d'analyse de données et de reporting.

vendredi 15 octobre 2010

[Tech] Une extension java pour faciliter la programmation parallèle

Deteministic Parallel Java
Parce que les microprocesseurs ont tendance à atteindre des limites de performance "brute", les nouvelles puces embarquent aujourd'hui plusieurs "coeurs", dont la multiplication permet de poursuivre la course à la puissance. Malheureusement, la programmation de ces nouvelles générations de processeurs est complexe car les développeurs doivent répartir les traitements qu'ils programment sur les coeurs disponibles.

C'est pour faciliter ce travail que l'université de l'Illinois à Urbana-Champaign a mis au point "Deterministic Parallel Java" (DPJ), une extension au langage java dédiée à la programmation d'applications parallèles. Elle permet, par annotations, de décrire les parties de code à paralléliser et de segmenter en régions isolées la mémoire utilisée par le programme. Le compilateur DPJ, disponible en open source, exploite ces informations pour déterminer automatiquement les portions de code qui peuvent être effectivement exécutées en parallèle, en garatissant un résultat déterministe (déterministe par opposition au risque classique des programmes dont le résultat peut varier en fonction de conditions externes : par exemple lorsque deux branches exécutéees en parallèle lisent et écrivent une même zone mémoire, toute erreur de synchronisation peut conduire à des résultats aléatoires).

Malgré la maturité des processeurs multi-coeur, la maîtrise de la programmation parallèle reste un domaine de spécialistes et, dans de nombreux cas, l'exploitation des multiples coeurs d'une puce reste basique et inefficace (ou limitée à des traitements qui se prêtent facilement à la parallélisation), pour éviter tout risque d'erreur. Une partie de la puissance des machines modernes est ainsi "gaspillée". De nombreux chercheurs à travers le monde, dont, naturellement, ceux d'Intel, travaillent à rendre ce travail plus facile pour un résultat sans défaut. Le projet DPJ constitue une avancée prometteuse dans ce sens.

jeudi 14 octobre 2010

Les banques australiennes changent d'avis sur le PFM

The Better Banking Blog
Dans son "Better Banking Blog", Charis Palmer fait le point sur la popularité grandissante du "PFM" ("Personal Finance Management" ou gestion de finances personnelles) auprès des banques australiennes, qui n'hésitaient pourtant pas il y a encore peu de temps à douter de son potentiel d'adoption par les consommateurs.

Les deux premières à franchir le pas ont été ANZ (avec Money Manager) et la Bank of Queensland (avec BOQ Money), qui ont choisi d'adopter un outil du marché, le leader américain Yodlee pour ANZ et une offre locale (Sandstone) pour BOQ. Ces plates-formes sont ouvertes à tous les internautes et restent indépendantes des sites de banque en ligne des deux banques, même si une interface permet une intégration directe des opérations enregistrées.

Ces expériences font visiblement des émules puisque 3 banques supplémentaires investissent actuellement dans des plates-formes de PFM. Citibank a récemment dévoilé la sienne, entièrement développée en interne, à l'occasion d'une refonte de son site de banque en ligne alors que NAB et Suncorp ont des tests en cours avec l'offre de Sandstone (comme ANZ donc). Mais les approches évoluent. En effet, ces nouvelles solutions sont intégrées dans les sites de banques en ligne, visant ainsi à simplifier au maximum l'utilisation des fonctions proposées aux clients, quitte à sacrifier au passage la possibilité d'agréger des comptes d'établissements différents.

Les banques françaises sont encore dubitatives quant à l'appétence de leurs clients pour les outils de PFM. Le revirement spectaculaire observé en Australie à certainement des raisons objectives (succès des premières expérimentations, études, enquêtes... ?) et il serait étonnant qu'il ne se produise pas également en France, à plus ou moins court terme. Les sites de banque en ligne sont désormais devenus un "standard" et l'intégration de fonctions de gestion de budget, suivi des dépenses... constituera le prochain facteur de différenciation entre les banques.

mercredi 13 octobre 2010

La lente progression de la visiophonie mobile

Communiqué de presse Juniper Research
Selon une étude de Juniper Research, la visiphonie sur mobile ne va probablement pas décoller dans les 5 prochaines années, avec une projection de 29 millions d'utilisateurs dans le monde, à l'horizon 2015.

L'application FaceTime, largement mise en avant par Apple dans ses campagnes de promotion de l'iPhone 4, démontre un intérêt certain de la part des utilisateurs mais, pour le cabinet d'analyse, les limites d'interopérabilité (FaceTime ne fonctionnent qu'entre deux utilisateurs d'iPhone ou d'iPod Touch) constitueront un frein majeur pour une adoption massive.

Cette prédiction est une bonne nouvelle pour la plupart des entreprises, qui pourront ainsi éviter de se retrouver démunies face à une demande de leurs clients, inéluctable à terme, de communiquer en vidéo sur mobile avec leurs conseillers et autres commerciaux. Les organisations les plus innovantes profiteront, elles, de ce délai pour imaginer des usages innovants qui leur permettront d'anticiper les futures attentes des consommateurs.

Quel que soit l'avenir de la visiophonie mobile, l'étude de Juniper est également une occasion de rappeler l'urgence de prendre en compte l'appétence des internautes pour la vidéo dans leurs interactions. Alors que les appels en vidéo (sur PC) avec les amis et la famille sont presque devenus la norme, rares sont les entreprises qui offrent aujourd'hui ce type de service pour des relations commerciales ou professionnelles. Les banques, comme Monabanq, qui s'y sont essayées semblent pourtant réussir avec cette stratégie.

L'adoption de la vidéo sur le canal internet est une première étape à envisager dès maintenant en attendant l'arrivée de la visiophonie mobile !

mardi 12 octobre 2010

BNP Paribas Securities Services équipe ses commerciaux d'iPad

Communiqué BNP Paribas Securities Services (PDF)
Dans un communiqué annonçant la compatibilité avec l'iPad des outils mis à disposition de ses clients, BNP Paribas Securities Services indique avoir doté ses commerciaux de la tablette d'Apple.

L'information "brute" me laisse sceptique... En effet, la seule application développée pour ces utilisateurs leur permettra de consulter et partager avec leurs clients la documentation commerciale. Les avantages mis en avant par l'établissement sont la mise à jour automatique des documents et la réduction de la consommation de papier. Il me semble que, pour le premier, une "application" sur un PC portable ferait parfaitement l'affaire et, pour le second, si la documentation est destinée à être effectivement partagée avec le client, celui-ci en demandera une copie qui, à défaut de lui offrir un iPad, devra être imprimée.

J'ai déjà écrit ici sur les limites des usages de l'iPad en entreprise (qui sont certainement des limites de créativité) et un des rares cas où la tablette démontre aujourd'hui une utilité potentielle est celui de l'échange avec le client. Cependant, pour dégager une vraie valeur, cet échange ne doit pas se limiter à un partage de documents. Il doit au contraire favoriser l'interactivité, à travers des applications enrichies, des simulateurs dynamiques, des démonstrations contextualisées...

Espérons que c'est la communication de BNP Paribas Securities Services qui présente une vue réductrice de son innovation et que l'application fournie aux commerciaux est un peu plus qu'un simple lecteur de documents !

ETX présente un jeu de trading sur Facebook

ETX Trader sur Facebook
La plate-forme britannique de trading en ligne ETX Capital a lancé ETX Capital Trader, un jeu de trading sur Facebook permettant aux millions de membres du réseau social de défier leurs amis sur les marchés financiers internationaux.

A travers une interface simplifiée, les participants achètent et vendent des titres dans les conditions réelles des marchés, en utilisant une monnaie virtuelle. Ils peuvent jouer contre leurs amis et leurs performances les aident à progresser dans plusieurs niveaux de complexité croissante.

Pour ETX Capital, cette application est avant tout un outil de promotion de son offre auprès d'une cible particulièrement séduisante de jeunes adultes. Mais elle représente également un outil d'apprentissage du "spread trading", qui est sa spécialité et qui peut être complexe à maîtriser et est extrêmement risquée.

Bien que je sois réservé sur les activités promues par ETX Capital (dangereuses pour les non spécialistes), il semblerait qu'il s'agisse d'une des premières applications Facebook du genre, ce qui méritait bien une petite mention ici, en comparaison des pages de marketing ou de support aux client qu'offrent habituellement les institutions financières sur le réseau social.

dimanche 10 octobre 2010

Pour une approche graduée du cloud computing

ITespresso.fr
Le compte-rendu des réflexions des RSSI (responsables de la sécurité des SI) de Casino et Areva lors d'une table ronde des récentes Assises de la Sécurité nous rappelle les hésitations persistantes des grandes entreprises vis-à-vis du "cloud computing". Cependant, l'expérience d'Areva, dont les préoccupations de sécurité sont certainement proches de celles des banques, me donne l'occasion de revenir sur une approche raisonnée de l'informatique dans le nuage.

Bernard Cardebat, RSSI du géant du nucléaire, reconnait la valeur du cloud pour étendre les capacités informatiques hors de l'entreprise et a adopté une démarche proactive pour en maîtriser l'usage. Celle-ci passe par une cartographie des données qui permet de déterminer celles qui peuvent être externalisées (dans le cas d'Areva, 85% des données sont considérées comme peu sensibles) et celles qui doivent être conservées en interne. Il reste alors à traiter le cas des applications nombreuses qui utilisent à la fois des données sensibles et non sensibles.

Cette première étape est intéressante mais je pense qu'il convient de pousser le raisonnement plus loin. Pour commencer, la cartographie des données devrait être plus précise, en affectant à chaque donnée un niveau de risque en cas d'incident (deux valeurs - sensible / non sensible - me semblent insuffisantes). A cette évaluation, on ajoutera les éventuelles contraintes réglementaires qui peuvent régir certaines informations, qui peuvent être des obligations d'hébergement national, des exigences d'auditabilité des accès, des impératifs d'archivage...

On passera ensuite aux applications, qui seront cartographiées sur un modèle similaire, en fonction des données qu'elles exploitent et de leur propre nature dans le cas de code lui-même sensible. Mais, pour les logiciels, un autre critère doit intervenir : celui de l'intégration. Il s'agit de déterminer leur degré d'isolation ou, au contraire, de couplage avec le reste du SI, à travers les données qu'ils utilisent. Ce paramètre détermine la capacité à adopter le cloud pour une application, dans la mesure où vous devrez vous assurer que les échanges nécessaires avec votre SI restent dans le domaine du possible.

Vous noterez au passage que de telles cartographies seront aussi à même de vous rendre service dans d'autres circonstances que pour la seule évaluation d'une offre de cloud computing.

Après ce travail, il doit être possible d'identifier 4 ou 5 grandes catégories d'applications, depuis celles qui ne peuvent effectivement pas être déployées dans le cloud jusqu'à celles pour lesquelles il n'y a pas de question à se poser, en passant par une majorité d'entre elles sur lesquelles pèsent des contraintes spécifiques. Et ces contraintes seront justement prises en compte pour évaluer la pertinence des offres dans le cloud (elles ne sont pas toutes identiques !). Dans certains cas, vous devrez garantir que l'hébergement est assuré en France, dans d'autres, vous devrez exiger un chiffrage des données de bout en bout, et ainsi de suite... Enfin, n'oubliez pas que votre évaluation va évoluer dans le temps, en fonction des offres et des changements dans votre stratégie de sécurité.

Le cloud computing est une tendance irréversible et lorsque les DSI tentent d'éviter le sujet, ce sont les utilisateurs eux-mêmes qui se jettent sur des offres alléchantes, sans toujours en maîtriser tous les enjeux. Il devient donc indispensable de préparer une stratégie qui établisse les "règles du jeu" et précise les critères d'applicabilité du cloud pour tous les acteurs de l'entreprise. Et, pour reprendre un thème du livre "Empowered", le rôle du DSI va dévoir évoluer d'une tradition où il pouvait imposer "ses" choix à un mode de partenariat dans lequel son rôle est d'exposer clairement à ses pairs du business les risques de leurs choix (qu'il pourra identifier avec une démarche objective, telle qu'esquissée ici), en leur laissant la responsabilité de la décision finale.

La Banque Mondiale lance un concours d'applications

World Bank - Apps for Development
La Banque Mondiale lance "Apps for Development" ("Applications pour les Développement"), un concours invitant les développeurs logiciels du monde entier à imaginer des applications innovantes exploitant les données publiques de l'organisation, pour répondre aux enjeux de ses 8 objectifs de développement pour le millénaire (ODM).

Comme de plus en plus d'acteurs de l'économie (le domaine du transport public est l'un des plus en pointe), la Banque Mondiale a récemment "ouvert" ses données, qui comprennent une gigantesque collection d'indicateurs économiques, de santé, d'éducation, environnementaux... Le premier objectif du concours est de promouvoir cette "bibliothèque" d'information, de renforcer sa notoriété et d'encourager son utilisation.

Le deuxième objectif est, plus directement, de faire appel à la créativité des millions de développeurs pour inventer des applications utiles, ciblant les principales préoccupations de la Banque Mondiale (l'éradication de la faim et de la pauvreté, l'éducation primaire universelle et l'égalité des sexes sont des exemples des 8 ODM). Il n'est évidemment pas question de supprimer la faim dans le monde avec un logiciel mais les organisateurs du concours sont convaincus que les technologies peuvent permettre de mieux comprendre les problématiques en jeu et d'identifier des pistes de solution.

D'un point de vue pratique, le concours est porté par une plate-forme web sur laquelle les participants soumettent leurs applications et qui présente publiquement toutes les propositions. Elle offre également un espace de discussion pour les échanges d'idées entre internautes. Les lauréats seront désignés par un jury (comprenant, entre autres, un directeur de Google et Craig Newmark, fondateur de Craiglist) mais un prix du public sera également décerné, ce qui laisse supposer que le site du concours permettra aussi aux internautes de juger les idées soumises.

Comme d'autres initiatives similaires, le concours de la Banque Mondiale peut être une source d'inspiration pour les entreprises, à la fois pour l'ouverture des données et pour la mise à contribution du public pour imaginer et développer des applications innovantes. Il démontrera certainement aussi que les nouvelles technologies ont leur part dans le traitement d'enjeux globaux, de la même manière qu'elles contribuent de plus en plus à l'innovation dans l'entreprise.

samedi 9 octobre 2010

Quelques chiffres sur la virtualisation chez Crédit Suisse

Compte tenu de sa maturité, la virtualisation ne devrait plus être considérée comme un sujet innovant mais les faibles progrès en la matière des grandes entreprises du secteur financier justifient bien un article sur les résultats de Crédit Suisse après 3 ans d'efforts de consolidation et de virtualisation de ses serveurs informatiques.

L'objectif initial de la banque était d'éviter, ou, a minima, de différer le plus possible, la coûteuse construction d'un nouveau centre de production (data center), s'ajoutant à la trentaine qu'elle opère déjà à travers le monde. Mais un bénéfice collatéral important du projet est une meilleure maîtrise des besoins énergétiques : la croissance annuelle de la puissance électrique requise est ainsi passée de 600 à 200 kW (pour un total de 5 à 6 MW pour les centres installés aux Etats-Unis). Pourtant, le DSI de Crédit Suisse indique que "seuls" 25% des serveurs sont virtualisés (il serait d'ailleurs plus intéressant de connaître le taux de virtualisation, c'est-à-dire le rapport du nombre de serveur virtuels sur le nombre de serveurs physiques).

Les banques et compagnies d'assurance sont très consommatrices de puissance informatique et leurs besoins sont en croissance permanente, ce qui provoque une augmentation proportionnelle de leur consommation énergétique. Nombre d'entre elles tentent de réduire les coûts et l'impact environnemental de cette évolution, parfois avec des programmes "Green IT" lancés en grande pompe, mais bien peu affichent des résultats tangibles. La virtualisation est typique de ces contradictions : la technologie est solide et maîtrisée mais son utilisation reste pourtant marginale.

L'exemple de Crédit Suisse a le mérite de démontrer la réalité d'une démarche qui, pour certains responsables informatiques, relève encore de l'utopie…

Référence : ComputerWorld (cet article contient cependant quelques erreurs manifestes).

Drive DB! La campagne de co-innovation de Deutsche Bank

Communiqué de Presse Deutsche Bank
La division "Global Transaction Banking" de Deutsche Bank a lancé Drive DB!, une campagne à destination de ses clients corporate, permettant à ceux-ci de participer à la création des futures offres de la banque.

La plate-forme, accessible uniquement sur invitation, propose des fonctions "classiques" dans le domaine de la co-innovation. D'une part, les participants peuvent proposer de nouvelles idées de produits et services et, d'autre part, ils sont invités à voter pour les idées qu'ils préfèrent. Les suggestions les plus populaires seront prises en compte en priorité par la banque, a minima pour évaluer leur faisabilité.

La petite originalité de Drive DB! se trouve dans sa présentation : les idées sont représentées par des voitures de course et chaque vote qu'elles reçoivent les fait progresser sur un circuit virtuel, sur lequel les utilisateurs peuvent donc voir en un clin d'oeil les propositions les plus plébiscitées.

Présentation de Drive DB! sur YouTube

Cette approche un peu ludique serait certainement pertinente pour attirer et retenir une cible "grand public" mais elle est tout de même très surprenante dans une application destinée à des directeurs financiers et autres trésoriers de grandes entreprises ou d'institutions financières... Ceux-ci seront peut-être plus plus intéressés par les possibilités de discussions et d'échanges avec les spécialistes de la banque et avec leurs pairs, que proposent également le site autour des idées qui émergeront.

vendredi 8 octobre 2010

Un prix pour hopee.fr, le réseau social boursier de Cortal Consors

hopee.fr
Cortal Consors, filiale de courtage en ligne du groupe BNP Paribas, annonce avoir remporté pour la deuxième année consécutive le prix de l'innovation du forum de l'investissement. Après la première offre d'achat d'or en ligne, récompensée en 2009, c'est hopee.fr, réseau social pour les investisseurs en bourse, qui est distingué cette année.

Bien qu'étant une simple déclinaison du service allemand équivalent sharewise.com, créé en 2007, hopee.fr, qui a ouvert en juin dernier, est une première en France. Le site permet à ses membres, après inscription gratuite, de partager des recommandations boursières, qui doivent être argumentées, consulter celles des autres, les comparer et les commenter. A la différence des forums boursiers "traditionnels", le service va plus loin en évaluant en temps réel les recommandations et leur véracité, en fonction de l'évolution de la bourse, ce qui permet de noter les membres et de leur attribuer un taux de confiance objectif. De plus, pour les adeptes de l"'intelligence des foules", le site agrège également les meilleurs conseils de la "communauté".

En 4 mois d'existence, hopee.fr rassemble déjà 19 000 membres, parmi lesquels interviennent aussi 30 analystes professionnels (dont les recommandations sont traitées comme les autres). Ce succès met en évidence une attente de la part des "petits" investisseurs, à laquelle les blogs et forums spécialisés ne répondent pas, par manque de confiance.